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Monday, September 7, 2020

Le minerai de fer est « un élément-clé de compréhension des relations internationales de la Chine avec le reste du monde » - Le Monde

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Tribune. Tandis que les investisseurs gardent les yeux rivés sur les plus hauts niveaux historiques de l’or et que la volonté de sécuriser les approvisionnements primaires ou secondaires en métaux dits « critiques » demeure au cœur des stratégies des grandes économies mondiales, le minerai de fer, éloigné de toutes les attentions médiatiques, poursuit son incroyable ascension.

Le minerai à 62 % de contenu métallique – la référence mondiale – voit ainsi son prix croître de plus de 36 % entre le début de l’année 2020 et la mi-août, passant de 93 dollars américains (79 euros) par tonne à plus de 126 dollars (107 euros). Sur le marché londonien, le cours de l’or, lui, ne progresse « que » de 26 % sur la même période.

Piètre qualité du fer chinois

Si plusieurs facteurs conjoncturels expliquent cette réalité, on ne saurait oublier que cette prééminence du fer sur l’or perdure depuis plusieurs années et qu’elle est révélatrice des profondes mutations de notre monde économique. En ignorer les conséquences géopolitiques serait une erreur pour la France et l’Europe qui y perdraient là un élément-clé de compréhension des relations internationales entre la Chine et le reste du monde.

Représentant plus de 53 % de l’acier brut produit dans le monde, les sidérurgistes chinois importent une très large fraction du minerai de fer qu’ils consomment en raison non seulement de l’importance de leurs besoins, mais également de la piètre qualité des ressources nationales. Pékin n’y trouverait probablement rien à redire si l’acier n’était pas une industrie stratégique et si cette situation, observée pour de nombreuses matières premières importées, ne plaçait pas le pays dans une relation de dépendance particulièrement problématique à long terme.

La Chine se fournit, en large part, auprès de deux pays seulement : l’Australie, qui représente 62 % de ses approvisionnements en 2019, et le Brésil. Tandis que l’Australie bénéficie de sa proximité géographique, le Brésil dispose, lui, d’un minerai à plus forte teneur en métal. Le géant brésilien Vale a par ailleurs engagé des investissements logistiques considérables lui permettant désormais d’affréter des navires – appelés Chinamax ou Valemax – d’une capacité de 400 000 tonnes alors que ses homologues australiens utilisent traditionnellement des navires de taille capesize de 250 000 à 300 000 tonnes.

Guidé, du côté de l’offre, par l’impératif concurrentiel et l’ambition de réduire le coût unitaire de production – 1,65 milliard de tonnes ont été exportées en 2019 –, le marché du minerai de fer est, en volume comme en valeur, considérable. Pékin pourrait donc y trouver là quelques motifs d’apaisement si des dynamiques de crise, avérées ou latentes, n’étaient pas à l’œuvre.

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September 07, 2020 at 11:00AM
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